Oui je vous jure! A l’heure où beaucoup cherchent la stabilité de l’emploi et du salaire, j’ai quitté un CDI bien pépère dans une commune pour me retrouver dans un intérim où je ne sais pas, d’un mois à l’autre, si j’aurai encore du travail.
Vous avez dans la phrase précédente toutes les raisons pour lesquelles j’ai fait ce choix…
Stabilité
Jusqu’à aujourd’hui, j’avais en tête que le Graal suprême de la vie professionnelle était un CDI (contrat à durée indéterminée). La possibilité de prendre un emprunt pour s’acheter un logement, la stabilité de la vie que cela apporte, toutes ces choses que tous recherchent. Je comprends mais je ne m’y retrouve pas.
Le CDI me semble comme une prison. Une situation désagréable dans laquelle votre vie se ressemble tous les jours. Métro-boulot-dodo, c’est déjà suffisamment pénible mais si en plus on ne change aucune des données de temps en temps… quelle horreur.
J’ai fait un stage de 6 mois à Paris qui était difficile (on ne va pas se mentir) et qui a fait pleurer la plupart de mes co-stagiaires. Cette situation, je l’ai supportée pour deux raisons : 1. j’avais des avantages assez sympas (comme voyager et découvrir de magnifiques hôtels comme vous pourrez le lire dans cet article) et 2. il y avait une date de péremption à cette situation : cela durait six mois et pas plus. Si j’avais été en CDI, je serais surement partie (après je n’avais pas le travail le plus passionnant de l’entreprise, en tant que chef de projet, j’aurais surement eu plus de motivation).
Tout cela pour dire que la stabilité, cela va bien pour certaines personnes mais pour d’autres (comme moi) c’est synonyme d’ennui, de redondance, de désintérêt progressif et de claustrophobie. Et dans ma vie aujourd’hui, à l’âge où ma mère avait déjà accouché (de moi), je me sens encore trop jeune que pour ne pas essayer de vivre plus de choses, plus d’expériences, plus d’endroits dans le monde. Je ne veux pas m’enfermer dans un train-train quotidien qui m’amènera en gare « j’ai 45 ans et j’aurais voulu vivre plus ».
Pépère dans une commune
Le cliché du fonctionnaire pépère qui fait ses heures (pas toujours) pour faire son taf (quand il veut). Bah en fait c’est pas un cliché. Et si tu ne t’adaptes pas, tu meurs (j’exagère un peu c’est vrai).
Je suis entrée en fonction en juillet 2016, en pleines vacances, et j’ai été frappée par la lenteur des choses. J’ai cru que c’était à cause de la période d’été mais en fait non. Toute l’année il faut environ 2 semaines pour pouvoir faire imprimer un document en couleur parce que 4 personnes doivent signer un papier qui se perd dans les méandres de l’administration. Imaginez-vous à votre travail, à essayer d’avancer dans un projet de manière efficace et devoir attendre 2 semaines pour faire imprimer un document en couleur… ça fonctionne pour vous? Et ben pas pour moi… Rajoutez-y le fait que je travaillais dans l’évènementiel (dans une commune, on dirait un oxymore)! Pour ceux qui connaissent le milieu, vous imaginez bien que c’est impossible de réagir comme il le faut à tous les problèmes de dernières minutes, dans des conditions pareilles.
Donc en gros, le pépère et l’évènementiel ça ne fonctionne pas et le pépère et moi ça ne fonctionne pas trop non plus.
Bilan après presque un an dans mon nouveau boulot
Je bosse aujourd’hui à la RTBF (l’équivalent de France télévision pour mes amis français) et je suis rédactrice pour le blog Tendance. Je passe donc mes journées à rédiger des articles sur différents thèmes (mode, beauté, cuisine, détente, etc). J’aime ça, c’est comme des vacances (sauf que je dois me lever le matin et faire 1h de transport) et j’apprends plein de choses de la vie, du journalisme, du travail dans une énorme boîte! Je peux tester des produits (ce qui n’est pas toujours un avantage…) et je rencontre plein de gens sympas !
Les intérims sont parfois des remplacements à durée déterminée (une femme enceinte, par exemple, on sait que ça dure minimum 4 mois) mais je remplaçais une dame en maladie qui a quitté son poste et j’attends patiemment de voir ce que le gros remaniement interne me réserve (ou pas).
Je profite beaucoup plus de ma situation parce que je ne sais pas combien de temps elle va durer; alors chaque jour est plus intense que s’il était noyé dans un CDI. J’aime le fait que dans quelques mois, je ne serai peut-être plus ici mais j’aurai vécu une expérience incroyable, formatrice et relativement prestigieuse. Sans l’intérim, jamais je n’aurais pu trouver de travail ici !
La pression sociale, je ne la ressens pas tellement. Oui la plupart de mes amies sont mariées, fiancées, ont acheté une maison, sont enceintes ou déjà mamans; oui ça me fait bizarre d’être célibataire, dans un appartement dont le bail se fini dans moins d’un an, avec mon chat (qui a failli mourir) et un interim; non cette situation ne me stresse pas et je m’y sens bien. Je suis là où je dois être dans ma vie.
Bon à savoir
Quand on est en intérim,
- on n’est pas beaucoup taxé donc ne pas flamber son salaire pour ne pas avoir de mauvaises surprises aux impôts de l’année suivante,
- on reçoit son salaire par semaine, deux semaines après avoir presté, donc attention à mettre de côté pour payer ses factures et son loyer au début du mois,
- les congés payés sont compris dans le salaire donc vous ne serez pas payé pour les jours non prestés,
- votre chômage est calculé sur le salaire que vous avez reçu pendant au moins un mois,
- vous avez droit aux jours fériés et aux jours de récup comme les employés « normaux »,
- sûrement d’autres choses importantes dont vous pouvez parler avec votre agence d’intérim…
2 réflexions sur “J’ai quitté un cdi pour de l’interim”