Un weekend de la Saint-Valentin mémorable

La saint-valentin, c’est pas trop mon truc. Je vais vous sortir les clichés habituels des anti Saint-V mais mon principal argument est le gaspillage d’argent pour faire des choses qu’on peut très bien faire une semaine avant ou après pour un prix bien plus raisonnable. Mais l’homme m’avait fait la superbe surprise de réserver un weekend pendant que je me baladais aux USA. Et puis mon côté princesse aime être chouchoutée.

Le décor, l’ambiance

Nous nous sommes donc rendus le weekend de la Saint-Valentin dans un superbe hôtel que j’avais déjà testé pour le boulot et beaucoup aimé (The Hotel, si vous voulez tout savoir). Une chambre au 22ème étage avec une vue incroyable sur l’Est de Bruxelles et sur le Palais de Justice. Une décoration moderne, épurée, luxueuse. La salle de bain ouverte sur la chambre, un lit plus grand que moi (pas très difficile, certes). Voilà le décor de rêve planté. La soirée va se dérouler on-ne-peut-plus normalement jusqu’à environ 4h du matin.

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On a profité du spa (hammam déréglé, impossible de rester plus de deux minutes), sauna qui sent si bon (j’adore l’odeur du bois qui chauffe) et avec vue sur l’ouest de Bruxelles (sans mes lunettes, je profite un peu moins de la vue mais l’homme aidait à décrypter). Je raconte une histoire qui m’est arrivée deux jours plus tôt et l’homme de dire « c’est marrant comme tu attires les évènements bizarres : le nouvel an, le 14 février, … » il ne croyait pas si bien dire. Repas sublime, on fait péter l’accord mets-vins (au bout de 6 verres de vins, je n’en pouvais plus) et puis un petit cocktail pour bien tasser tout ça. Je souligne ici le fait que nous sommes allés dormir à 2h du matin avec le sang encore bien imbibé d’alcool.

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L’action

J’ai le sommeil léger, il respire, je me réveille, il bouge, je me réveille, il parle, je me réveille. Mais vu l’alcool, je dormais comme une masse. Jusqu’à ce que je me réveille en sursaut. J’ai cru entendre un cri « A l’aide, au secours, aidez-moi! ». J’attends de voir si j’ai rêvé. « A L’AIDE AU SECOURS! » Je frappe l’homme qui dormait comme un bien heureux « Va voir! ». Je n’avais pas compris qu’il dormait et ne prends pas la peine de lui expliquer mais l’urgence dans ma voix est suffisante pour obtenir la réaction attendue : on se lève, on se dirige vers la porte, les cris reprennent, on sort, les cris cessent, on re-rentre, les cris reprennent (vous voyez le côté comédie de boulevard?). On sort et on va écouter aux portes. Personne dans le couloir à part nous, bien que les cris soient impossibles à ignorer. On finit par trouver la chambre, les bruits à l’intérieur sont inquiétants, je file appeler la réception qui, au bout de 3 appels, me répond qu’ils envoient la sécurité. Je pense plus à une ambulance mais au moins il y a réaction.

Je retourne dans le couloir retrouver l’homme. Trois évènements vont précipiter la scène : (1) la sortie d’un jeune couple de la chambre d’à côté qui nous a entendu parler et qui s’inquiète de la situation, (2) l’arrivée au bout du couloir de la sécurité et (3) la sortie en trombe d’une femme d’une trentaine d’années qui, dans un accès d’hystérie, passe devant nous sans nous voir, attrape la sécurité et se remet à hurler « APPELEZ L’AMBULANCE, MON MARI VA MOURIR ». La sécurité panique, appelle l’ambulance, rentre dans la chambre, panique un peu plus : « Venez m’aider! ». L’homme rentre dans la chambre (hors de question que je rentre), la jeune femme de la chambre d’à côté pousse son homme (pratiquement nu et très mal à l’aise). Je n’ai pas assisté à ce qui se passait dans la chambre mais le mari en question faisait une crise de manque d’insuline (ou de manque de sucre) et c’était apparemment assez impressionnant à voir (vomi de sang, etc). Je rappelle ici que nous avions dormi deux heures et que nous étions bien imbibés d’alcool, ma tête tournait encore bien que l’adrénaline calme un peu les effets.

La femme reprend un peu contenance, explique le problème de diabète et demande du sucre à la sécurité. La sécurité demande du sucre aux deux hommes. Les deux hommes demandent du sucre aux deux femmes (moi et l’autre) qui nous ruons dans nos chambres respectives et (parce qu’on avait visiblement toutes les deux inspecté la chambre en arrivant) trouvons le sucre directement. La sécurité propose ensuite que tout le monde regagne sa chambre parce que l’ambulance est en route et que le pauvre homme n’a pas besoin d’un public si imposant.

 

L’épilogue

Nous retournons dans la chambre, légèrement tremblante et sous le choc, j’allume la télévision pour nous permettre de nous détendre un petit peu. Chance inouïe, un reportage sur les familles qui partent en voyage à l’autre bout du monde passe justement. Une heure plus tard, l’adrénaline a un peu baissé, on décide de tenter de dormir. Tenter est le bon mot parce qu’il m’a été impossible de fermer l’œil. Chaque fois que je laissais mon esprit partir vers le sommeil, les réminiscences des cris de détresse m’empêchaient de sombrer.

Je ne vous dit pas mon état le lendemain, oscillant entre l’euphorie, l’extrême fatigue et le « chiantisme » dont je suis capable (tout en me mesurant puisque c’était quand même un beau cadeau de Saint-Valentin).

Je reste aujourd’hui choquée du manque de réaction de la part de tous les occupants des chambres voisines. Nous avons vu quelques têtes curieuses sortir de l’embrasure des portes et une dame venir aux nouvelles après la crise. Voyeurisme plutôt qu’assistance… bien triste!

Au final, une saint-valentin dont on se souviendra longtemps!

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