Quand j’habitais à Porto

En 2013, je suis partie en Erasmus à Porto. Mon premier Erasmus, ma première expérience de vie hors du cocon familial, un moment gravé à jamais.

Les démarches

Tous ceux qui sont partis en Erasmus savent le courage et la motivation qu’il faut avoir pour y arriver. Le nombre de documents à remplir, le nombre d’aller-retour entre les universités, les jours d’attente pour recevoir les documents, les réponses, les plannings, etc.

J’étudiais à Saint-Louis pour mon bac et j’avais entendu parler des Erasmus dès les premiers jours de la rentrée. J’ai toujours aimé voyager et la question ne se posait pas de savoir si j’allais le faire ou non : j’allais partir. Cependant, il fallait avoir réussi tous les examens de janvier avec 12/20 minimum pour pouvoir prétendre au graal. Meilleurs étaient tes points, plus grandes étaient tes chances d’avoir la destination que tu souhaitais.

En filière bilingue, n’étant pas une élève terriblement assidue (je l’avoue, j’allais peu en cours) et n’ayant pas eu le temps de lire les 300 articles pour l’examen de je-ne-sais-plus-quoi, je m’étais résignée à ne pas partir et à tenter l’aventure en master. Peu de suspens ici puisque vous savez que je suis partie mais j’ai eu une chance de cocu (ce qui était d’ailleurs peut-être le cas) en ne tombant que sur les articles que j’avais eu le temps de lire! A moi les méandres de l’administration pour enfin partir…

Je vous épargnerai l’ensemble des problèmes rencontrés mais si cela vous intéresse, j’avais fait à l’époque un blog : Erasmus Porto 2013. Vous excuserez, bien entendu, le niveau d’écriture, la présence plus qu’excessive des points d’exclamation et les fautes d’orthographe.

 

Le logement

Beaucoup d’aventures de ce point de vue là pour ma première expérience à l’étranger… En un peu plus de 5 mois, je serai passée par 2 appartements, un hôtel et une maison. Pour la faire courte :

  1. Appartement choisi à distance sur Facebook – 4 jours : sale, bruyant, froid (je ne savais pas encore que c’était une caractéristique de tous les logements de Porto)
  2. Hotel – 2 nuits : en changement entre deux appartements
  3. Appartement – 1 mois : propre, bruyant (j’entendais ma voisine RESPIRER dans son lit), propriétaire plus qu’invasive (elle venait ranger mes affaires quand je n’étais pas là), un matelas à ressort qui me faisait des bleus sur les hanches
  4. Maison – 4 mois : propre, bruyant mais supportable, dans une allée privée, à deux dans une maison de 5, placée idéalement.

Je remercie le karma de m’avoir fait passer par deux logements horribles avant de m’offrir ce petit bijou qui a transformé mon expérience en paradis.

Les cours

Je ne vais pas vous mentir et essayer de me faire passer pour ce que je ne suis pas : ce n’est vraiment pas le plus important. Bien que cela dépende des gens, des destinations, des universités. Dans mon cas, j’avais choisi uniquement des cours qui m’intéressaient for the sake of it et non pas pour une formation importante pour mon futur. Littérature, radio, ethnographie portugaise, j’ai appris des choses intéressantes, lu des livres, découvert le Portugal, appris à monter une émission radio. Des choses qui ne me servent peut-être pas tous les jours mais qui m’ont permis de vivre mon Erasmus de manière encore plus intense.

J’étais presque seule tout le temps, des professeurs me donnait cours dans leurs bureaux plutôt qu’en classe (vu qu’on était deux, c’est plus simple), m’envoyaient des sms la veille pour me dire que le cours était annulé, m’emmenait en excursion autour de la ville pour découvrir l’histoire du pays et les campagnes désertées. Je n’ai pas à me plaindre, j’ai eu un Erasmus proche de la perfection. Les cours se terminaient en mai, j’avais donc tout le mois de juin pour me reposer faire la fête.

 

La vie

Dur de résumer des mois de vie en quelques lignes mais la chose à savoir quand on part en Erasmus c’est l’intensité de l’expérience.

Une phrase du film l’Auberge Espagnole résume assez bien ce qui se passe en Erasmus : « Quand on arrive dans une ville, on voit des rues en perspective, des suites de bâtiments vides de sens. Tout est inconnu, vierge. Voilà, plus tard on aura habité cette ville, on aura marché dans ses rues, on aura été au bout des perspectives, on aura connu ses bâtiments, on y aura vécu des histoires avec des gens. Quand on aura vécu dans cette ville, cette rue on l’aura pris dix, vingt, mille fois. Au bout d’un moment, tout ça vous appartient parce qu’on y a vécu.« 

Une des impressions les plus agréables est d’accueillir des amis ou de la famille et de leur présenter sa ville. Celle où on a des souvenirs dans les rues, les restaurants qu’on n’a pas fait parce qu’on a pas beaucoup d’argent mais qu’on profite de découvrir avec ses parents, … On se sent libre, on se sent appartenir à un endroit non pas parce qu’on y est né mais parce qu’on l’aime, parce qu’on l’a appris, parce qu’on s’y est trouvé et créé.

Je retourne en pèlerinage chaque année dans cette ville, j’y recharge mes batteries, j’y rêve, je retourne dans les rues qui ont comptés, les endroits pleins de souvenirs, et je me rappelle ce que c’est de vivre de manière insousiante, sans peur du lendemain, sans crainte du passé, dans le présent parce qu’il est le plus beau moment à vivre.

2 réflexions sur “Quand j’habitais à Porto

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