Dernier épisode de mes expatriations : un stage à Paris. 5 mois dans la ville lumière!
Les démarches
Plus compliquées que pour un Erasmus-cours, il faut trouver un stage en plus de toutes les démarches administratives.
J’étais partie dans l’idée de faire un stage en France pour trois raisons :
- Parce que je ne voulais pas le faire en Belgique
- Parce que pour les stages à l’étranger on devait obligatoirement parler la langue du pays parfaitement (donc ça diminuait le nombre de pays)
- Parce que les stages en France sont rémunérés et permettent, avec la bourse Erasmus, de vivre dignement
J’ai envoyé de nombreuses candidatures partout en France sauf à Paris parce que je ne voulais pas dépenser tout mon argent en loyer. Les seuls réponses reçues ne m’emballaient pas du tout donc je me suis résignée à envoyer des cv à Paris. Ayant reçu 3 propositions d’entretien, j’ai pris un Ouigo pour une journée intensive à enchaîner les interviews. Le premier s’est très bien passé même si le stage en lui-même me semblait un peu faible en terme d’apprentissage, le 2ème n’était pas vraiment un entretien car la cheffe (qui m’a tout de suite fait penser au Diable s’habille en Prada) m’expliquait ce que j’allais faire, combien je serai payée, quels voyages je ferai, etc. en me faisant comprendre que j’étais déjà engagée; et le 3ème s’est atrocement mal passé, j’étais face à un parisien prétentieux et misogyne qui ne m’a pas du tout donné envie d’être polie et agréable (ce que je n’ai pas été, du coup je n’ai pas eu le stage…).
Je n’ai réfléchi que quelques heures avant de choisir celui où je pourrais partir en « voyage ». En plus, les locaux se trouvaient à côté de la tour Eiffel, dans un vieil immeuble parisien avec une belle verrière!
Le logement
C’est là que les complications commencent. J’avais un stage, avec des dates plus ou moins arrêtées (mi-janvier à mi-juin), il me fallait maintenant trouver un logement. Je n’ai pas fait ma difficile parce que je me doutais que mon budget ne me le permettrait pas. J’ai envoyé des centaines d’emails, passé des castings à distance par skype pour des colocs, stressé de plus en plus; la date arrivant et le logement n’étant toujours pas là.
Et puis je me suis rabattue sur Airbnb, j’ai envoyé des centaines de demandes (je n’exagère pas) jusqu’à ce que le miracle arrive : une jeune femme venait de recevoir son préavis et ne savait pas comment elle allait faire pour payer son loyer sachant que son copain partait en janvier en formation dans le sud. Les planètes se sont alignées et elle a accepté mon budget (fort bas pour un appart à Paris) pour la période dont j’avais besoin. Je n’aurais jamais osé rêver ce scénario et pourtant, je me suis retrouvée l’heureuse locataire d’un petit appartement une chambre de 42m2 à Paris avec fenêtre sur cour, aucun vis-à-vis, cuisine équipée (sauf lave-vaisselle), salle de bain avec lave-linge, salon tout cosy, hyper calme (en rentrant de Lyon, vous imaginez le bonheur).
J’ai plané pendant tout mon stage de la chance de cocu que j’ai eue.
Mon quartier me faisait penser à un village, j’y avais mes habitudes et croisais les gens le matin en leur disant bonjour. J’ai une belle collection de bonnets et j’avais droit tous les matins d’hiver à des sourires des gens autour de moi, que je croiserais le lendemain avec un nouveau bonnet en échange d’un nouveau sourire. J’allais tous les vendredis me chercher un plat chinois chez le traiteur qui, au bout de 3 vendredis, m’attendait gentiment avec ma commande déjà préparée. J’emmenais mes visiteurs manger le petit-déjeuner au même café où la baguette à la confiture me fait encore rêver les samedis matins moroses où je me lève et mange mes kellogs. J’allais passer mes après-midis du weekend dans les rues du faubourg, près de la bastille, j’allais lire un livre dans le square d’à côté ou aux Buttes-Chaumont. Et, comble du luxe, je passais parfois des weekends à ne rien faire, à m’affaler dans le fauteuil et à regarder par la fenêtre en me disant « j’habite à Paris », des millions de gens viennent la visiter et je suis là, assise dans mon divan, à faire partie de cette ville et à lui appartenir.
Le stage
J’habitais dans le 11ème, à l’autre bout de la ligne 9 qui m’amenait directement au Trocadéro. Tous les matins, je sortais du métro devant la Tour Eiffel, je l’ai vue dans tous ses états, à travers les saisons, parfois je ne l’ai pas vue du tout tant le brouillard était dense, j’ai mangé autour des fontaines du Troca, j’ai regardé des chinois éblouis par ce paysage urbain tant rêvé, …
Je n’ai pas eu ce que l’on peut appeler un stage facile. Cependant, j’ai rarement autant appris que pendant ces 5 mois en agence événementielle. Spécialisée dans le luxe, j’ai construit des voyages et des séminaires dont personne ne peut rêver (avec un million d’euro, vous faites quoi? Moi j’ai construit un château éphémère dans le désert près de Dubaï). J’ai eu la chance de partir sur plusieurs évènements : Budapest pour Dior, Miami pour Ingenico, Stresa pour Dior et re Budapest pour Ingenico. J’ai passé des nuits blanches à bosser sur des soirées, j’ai jonglé avec 4 gros dossiers avec des chefs qui hurlaient de leurs bureaux, j’ai essuyé des savons (non mérités) d’une incompétente, j’ai aussi eu droit à des cadeaux sublimes pour me remercier de mon travail, à des voyages incroyables, à des expériences inoubliables. Oui c’était dur, oui j’avais du mal, non je n’ai aucun regret.
C’était une des plus belles expériences de ma vie.
La vie
J’ai déjà beaucoup décrit les impressions que j’ai eues pendant mes 5 mois. Je ne saurais mieux l’explique que ce que j’en ai déjà dit. J’ai passé des mois inoubliables, j’ai rencontré des gens inoubliables que je revois encore aujourd’hui, j’ai appris des choses sur moi, sur mes capacités, sur mes envies.
J’ai vécu à Paris et c’est un check sur la bucket list de nombreuses personnes, dont la mienne.
Et dire que je ne voulais pas faire mon stage à Paris…
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